La sénatrice Catherine CONCONNE, démissionne du PPM

C’est par une lettre adressée le 4 avril dernier à la direction du PPM (Parti Progressiste Martiniquais) que Catherine Conconne a annoncé sa démission. Avec sa longue expérience de militante du PPM et d’élue, elle avoue avoir avalé toutes les couleuvres du monde.

L’affaire des médecins Cubains,  pour laquelle le PPM rétablissait par voie de communiqué la vérité concernant « l’amendement législatif Théophile » portant sur la coopération médicale avec Cuba ,n’est qu’une anecdote parmi d’autres. Mais dit-elle : « Une des choses qui m’a le plus touché ça a été un courrier infame que j’ai reçu du secrétaire général me reprochant, un mois et demi avant la décision du parti de ne pas supporter Justin PAMPHILE, d’être allé à sa déclaration de candidature. Sa déclaration de candidature c’est le 15 décembre, le parti se prononce fin janvier et me voilà par amitié, assise sans prendre la parole aux côtés de Josette MANIN,   d’un certain nombre de personnes qui sont pourtant membres d’Ensemble Pour Une Martinique Nouvelle, assise aux côts de Justin PAMPHILE. J’ai eu doit à un courrier infame, m’accusant même de mettre le pays en péril tout simplement parce que dans cette manifestation il y avait également le président du conseil exécutif de la Martinique ». Et puis  ce communiqué « médecins Cubains » a été la goutte d’eau et quand j’entend le secrétaire général, disant que je n’ai pas porté cet amendement et que c’était une contre-vérité, je ferai dans la journée état de la réalité de ce combat que j’ai mené au sénat et que j’ai gagné conjointement avec Dominique THEOPHILE. » D’ailleurs ce dernier a été le premier à m’appeler pour me dire, un matin à 7 heures : « Copine, notre demande est exaucée, le décret sort cette semaine, je viens d’avoir les services du Premier Ministre ». Pourquoi m’aurait-il appelée ? Moi ? Demandez aux services de l’ex-ministre de la Santé combien j’ai été acharnée sur cette procédure, plusieurs mois avant son adoption. C’est une réaction infâme du Parti. C’est le seul mot que je trouve. Je pourrais vous en dire tellement plus, mais j’ai déjà tourné la page depuis l’envoi de ma lettre ; je n’ai plus envie de rappeler ces tonnes de choses. Ne comptez pas sur moi pour donner dans le cancan. »

« La suite c’est mon travail, vous savez je suis élue, j’estime qu’entre deux élections il faut travailler, il faut rendre compte au peuple, il faut tenir les promesses qui ont été prises et à ce titre je travaille. Vous savez les élections c’est loin, tout ça c’est très loin, la politique, ce n’est pas une addiction pour moi, ce n’est pas le centre essentiel de ma vie j’ai beaucoup d’autres choses qui me captent qui me captivent au quotidien, donc on verra mais pour l’instant je dis non à l’humiliation, ça suffit…

« Je ne suis pas du genre à donner publiquement dans l’étalage au sein des miens. Donc je n’ai, à ce jour, rien dit. Je n’ai pas envie d’en dire plus d’ailleurs. Ce parti est la création de quelqu’un pour lequel j’ai une inestimable affection, pour ne pas dire un amour profond. Il ne mériterait donc pas de traîner dans les caniveaux du cancan. C’est une décision prise en toute sérénité. Ce n’est pas un coup de colère. Mais ça avait trop duré. Je pense qu’on avait vraiment autre chose à faire, on devait construire une alternative politique crédible. Travailler au fond, avec rigueur, mais pas être campé dans ce genre de postures. »

Après Catherine Conconne, c’est au tour de Serge Thaly rédacteur en chef du journal Le progressiste de jeter l’éponge.

Nous ne sommes ni à un spectacle ni à un divertissement. L’initiative de cette démission revient à Catherine Conconne et à elle seule. Le PPM s’est concentré et se concentre sur l’essentiel, c’est-à-dire être au service de l’intérêt général et dans la proximité des préoccupations des citoyens. C’est pourquoi face à la crise sanitaire, le PPM a immédiatement mis en place une organisation de crise avec un dispositif de solidarité sur toute la Martinique au service des plus démunis, des personnes âgées isolées et des publics vulnérables, avec quelques partenaires, en distribuant des paniers alimentaires de première nécessité, en installant un « pool » d’appels de solidarité pour rompre l’isolement et en faisant du soutien scolaire à distance. C’est l’intérêt du peuple qui compte. Il ne pouvait en être autrement.

Le PPM est composé de plusieurs milliers de militants et de très nombreux élus, maires, parlementaires, anciens maires, maires honoraires, experts, représentants associatifs et syndicaux travaillant ensemble, d’une dignité et d’une intégrité clairement reconnues.
C’est un parti organisé autour d’instances et de fonctions statutaires : congrès, comité national, Bureau politique, secrétaire général, président, président honoraire effectif, président honoraire fondateur et vice-président honoraire co-fondateur. Les décisions sont prises collégialement et démocratiquement.
Ma fonction ainsi que celles de mes camarades de la direction nous imposent de servir le parti et la Martinique et non de se servir.
J’ai la responsabilité de manager ce groupe dans le respect des personnalités de chacun, de la ligne politique du parti, mais aussi dans le cadre d’une cohésion d’équipe nécessaire centrée autour de notre idéologie, des idées progressistes et des valeurs que nous prônons notamment : l’éthique, la moralité et l’intégrité.

Je rappelle que ce n’est pas la première fois que le PPM vit cette situation. À l’époque de nos aînés, Arthur Régis a démissionné, Claude Lise et d’autres camarades l’ont fait en 2006 de même que certains plus récemment encore. Le parti a continué à se mobiliser, grâce à ses militants et sympathisants, à se réorganiser en dehors de tout « clanisme », à marteler son détachement vis-à-vis des individualismes. Il s’est parfaitement redressé avec de bons résultats électoraux en 2017 et 2020 avec un rétablissement de la confiance constaté à partir de 2016, c’est-à-dire depuis que notre équipe assure et assume les responsabilités de direction au sein du PPM.


Nous sommes en démocratie, libre à chacun de faire ses choix individuellement, personnellement et de les assumer en cas de divergences. La stratégie de victimisation de Catherine Conconne a atteint ses limites. La vérité doit être dite en toute transparence, en toute sincérité et sans aucune animosité envers sa personne : les véritables victimes de Catherine Conconne sont le PPM et Serge Letchimy. Car sa plus grande trahison c’est celle faite à l’égard de Serge Letchimy, qui lui a tout donné. Pour sauver le parti d’Aimé Cesaire, il fallait rétablir la sérénité en réglant ce problème : c’est ce que le PPM a fait.
Je suis prêt à assumer toutes les critiques dès qu’il s’agit pour moi de défendre l’intérêt du parti, ses idées et ses valeurs, ses militants et sympathisants qui travaillent dans l’ombre, contre les intérêts particuliers.
Par ailleurs, par son comportement, Catherine Conconne, qui met en avant ses valeurs de démocrate, « terrorise » et menace les militants qui ne partagent pas ses idées.
Je laisse juge l’opinion publique d’un choix de démission en pleine crise et surtout de la stratégie souterraine qui s’en dégage.
Je reste confiant et serein dans l’avenir du parti au regard de la mobilisation de nos camarades.

Il s’agit de la démission de Catherine Conconne. Le PPM respecte sa décision personnelle et le bureau politique « élargi » en a pris acte.
Je ne peux que faire le constat que sa démission est arrivée le même jour qu’un communiqué intitulé « un combat commun contre le Covid-19 » dans lequel le PPM remerciait et félicitait toutes celles et tous ceux, et notamment les parlementaires Josette Manin et Catherine Conconne, qui ont œuvré à ouvrir la possibilité juridique de faire venir les médecins cubains en Martinique et Guadeloupe dans le cadre de la coopération régionale. Ce communiqué ajoutait des félicitations à Dominique Théophile dont l’amendement avait été voté pour concrétiser cette mesure.

En effet, nous avons tous cru au départ que « l’amendement Conconne avait été voté » selon ses affirmations. Cependant le PPM s’est retrouvé malgré lui face à un déferlement de critiques contre lui avec preuves à l’appui que ce n’était pas le cas.
Il s’agissait donc dans ce communiqué tout en reconnaissant son travail, de reconnaître celui des autres et de rétablir la vérité. Le PPM ne pouvait pas cautionner une contre-vérité par respect de ses valeurs. Il faut donner l’exemple si nous voulons maintenir la confiance et rester alignés avec nos idées et nos valeurs.
D’autre part, je fais également le constat que :
Catherine Conconne a multiplié les « affaires ».
Elle fait preuve d’une violence convulsive sur les réseaux qui n’est pas digne d’une élue et cela implique le parti qui se retrouve responsable malgré lui.
Elle va souvent dans le sens contraire des positions du parti. En plus, elle n’en est pas à sa première « démission ». En effet, les différents secrétaires généraux avant moi ont eu à gérer plusieurs de ses « démissions » suite à plusieurs dérapages et problèmes. Seulement une démission ne doit pas être utilisée comme un moyen de pression en permanence, sinon c’est l’impunité et l’anarchie qui s’installent. Dans un groupe il y a un minimum de règles à respecter sinon c’est l’éclatement et la toute puissance de l’individualisme qui s’installent. Au sein du PPM, même s’il y a une organisation et des fonctions dirigeantes hiérarchisées, nous sommes pour autant d’abord des militants.
Voter à l’unanimité le fait de prendre acte de sa démission c’est à la fois respecter sa décision personnelle, mais aussi respecter toutes celles et ceux des camarades militants et sympathisants qui agissent au quotidien dans la plus grande discrétion et avec beaucoup de convictions à faire avancer le PPM et la Martinique. C’est enfin préserver le parti collectivement en tentant de fermer la porte à des comportements contraires à l’éthique et la moralité.
Enfin, je dois préserver le parti de tous types de manipulation ou désinformation. Aussi, il faut garder de la dignité et de la confidentialité dans nos affaires internes qui restent propres au parti.

Serge Thaly n’est plus rédacteur en chef du journal, ni membre du comité national du PPM depuis le congrès du parti de fin octobre 2019. Il ne fréquente même plus le PPM depuis cette date. Sa fusion avec Catherine Conconne permet de mieux comprendre son comportement. Il m’a toujours affirmé qu’il était selon ses propres mots « un stalinien ». Je lui ai d’ailleurs marqué mon incompréhension et mon étonnement quant à la présence d’un stalinien au sein du PPM d’Aimé Césaire, dont la création est justement due à sa démission du Parti Communiste Français à cause des crimes de… Staline (cf. : « La lettre à Maurice Thorez d’Aimé Césaire »). Chacun ses références ! Pour autant, je reconnais qu’il a été actif et dynamique pour maintenir de manière hebdomadaire la sortie du journal « Le Progressiste » malgré le peu de moyens et je l’en ai remercié.
En termes d’anecdote, alors que le comité national avait investi Emmanuel Granier pour les municipales 2020 au Gros-Morne, il avait assumé sa direction de campagne alors que Catherine Conconne faisait de son côté campagne pour un autre candidat que celui du Parti Progressiste Martiniquais. Cela n’avait pas trop l’air de le déranger.
À partir de là, je laisse chacun juge et je préfère me consacrer à contribuer à faire avancer le PPM.


Depuis le congrès de 2016, le PPM s’est réorganisé et a engagé autour de ses forces vives une dynamique d’intense activité politique.
Sur le plan électoral, nous avons ainsi, en 2017, avec nos partenaires de l’alliance et sans Catherine Conconne, permis l’élection de Serge Letchimy à Fort-de-France comme député avec près de 74% des voix. Nous avons aussi permis l’élection de la première femme députée du Centre-Atlantique Josette Manin et fait un bon score à la fois sur le Nord et le Sud.
Dans la foulée, toujours avec nos partenaires, nous avons pu faire élire à partir des grands électeurs désignés par les conseils municipaux, la première femme sénatrice Catherine Conconne et aussi Maurice Antiste.
En 2020, le PPM a accompagné directement ou indirectement près d’une vingtaine de territoires sur 34 aux élections municipales et communautaires.
De nombreuses victoires ont été acquises dès le premier tour et notamment à Fort-de-France, avec près de 7 000 voix d’écarts entre Didier Laguerre et Francis Carole, ce, dans un contexte de crise sanitaire et sans Catherine Conconne. Ces victoires ont été obtenues « sans argent », malgré les moyens colossaux des candidats adversaires portés par la gouvernance de la CTM, avec la force collective, l’énergie, les convictions de nos militants et sur la base de nos idées et de nos valeurs.
Cette organisation reste inchangée et nous poursuivrons notre travail. Nous allons renforcer cette dynamique collective, travailler la proximité, le projet, donner l’exemple au service de l’intérêt général et rester aux côtés des martiniquais pour affronter cette crise sanitaire doublée d’une crise économique et sociale qui dure et dont les conséquences risquent d’être dramatiques pour le pays. L’esprit d’équipe reste intact et ce n’est pas le départ de personnes qui l’ont décidé qui va changer cette dynamique. Parallèlement, il y a de très nombreuses personnes qui partagent nos valeurs et nos idées, qui ont fait le choix de venir nous renforcer et d’accompagner le PPM vers ces objectifs. Le travail sur le fond continue. Il ne faut pas se fier aux apparences. Ce n’est pas parce que l’on communique que l’on travaille efficacement. Ce n’est pas parce que la communication n’est pas suffisante que le travail ne se fait pas. Le PPM sortira grandi de cette décision individuelle et personnelle.

 

 

 

« Je suis à la fois attristé mais très lucide. »

Attristé parce que vous savez  quelle que soit la personne, quels que soient les liens, parce qu’on a passé 20 ans de vie politique commune, ensemble on a mené des gros combats, on est toujours très attristé de voir une camarade s’en aller, ça c’est une chose, mais je suis en même temps très lucide parce qu’on est arrivé à un niveau de tension tel, un niveau d’incompréhension, un niveau d’interprétation, et je ne suis pas surpris à la fois de sa démission, je ne l’ai pas souhaité, j’ai même fait pour éviter cela, J’ai essayé tout au moins et je ne suis pas non plus surpris de la fermeté du bureau politique  qui a à l’unanimité décidé d’acter sa décision. En fait une démission, c’est une démission c’est une volonté personnelle personne ne l’a obligé à le faire. Le parti ne lui a pas demandé, cependant les contradictions de la vie il faut les assumer aussi elle a pris sa décision, je pense qu’elle assume très bien mais c’est aussi important pour le parti politique à travers son bureau qui a été assez ferme puisque la décision a été prise avec une grande unanimité, cependant je ne souhaite pas du tout qu’on tombe ou qu’on continue à tomber dans la polémique dans la haine. On ne peut pas passer vingt ans ensemble et puis  du jour au lendemain on commence à se déchirer.

Je souhaite vraiment l’unité du parti, le parti est très bien debout, le parti a remporté des victoires récentes très fortes, nous avons une mission qui est fondamentale c’est le développement et l’émancipation du peuple martiniquais, il faut continuer, on a des valeurs , on a des idées, il faut absolument continuer et surtout éviter de tomber dans des polémiques, il faut absolument appeler tout le monde à la sérénité et pas de polémique et pas d’histoire, soyons sereins  et mobilisés et unis. Le parti est vraiment très fort, je n’ai jamais vu un parti aussi actif par rapport à ces derniers temps notamment dans le cadre du coronavirus parce que là il fallait surtout se mobiliser pour répondre aux attentes et aux problématiques causés par ce virus, plutôt que de rentrer dans une histoire d’ailleurs j’ai plaidé pour ça, je n’ai pas réussi, le parti doit rester fort parce que la Martinique a besoin de ce parti là.

Je pense qu’il faut être serein, je le répète, il faut être respectueux des décisions, des décisions prises d’un côté par Catherine et de l’autre côté par le bureau politique, il faut les respecter, le monde n’est pas fini, les structures d’une manière générale ce sont des structures qui   vivent, un parti politique vit. Rodolphe DESIRE à un moment donné s’est distancé du parti, on a eu des départs de Claude  mais cela ne veut pas dire qu’on ne travaille plus demain ensemble, qu’on ne se parle plus, il y a des désaccords, il faut assumer les désaccords, je pense que les désaccords sont quelque fois profonds, message que je fais passer à  la population ainsi qu’à nos militants : restons unis, sereins, la Martinique a besoin de nous.

Compétition entre Conconne et Letchimy

Je ne l’ai pas ressenti honnêtement, directement, bien sûr qu’on entend  ça mais je n’ai pas ressenti ça, mais  nous avons une tradition au PPM connue par tout le monde mais le choix d’un individu c’est un travail profond qui est fait, c’est un choix avec un vote, le plus souvent, d’une manière général il y a toujours vote  quand on choisi un candidat pour aller à la mairie ou ailleurs. Je n’ai pas entendu ça et puis toute velléité est une velléité légitime mais je ne l’ai pas ressenti.

Abandon du mandat de sénatrice

Il y a deux réponses, le première réponse c’est que nous n’avons aucun pouvoir juridique pour pouvoir demander ce genre de chose là et l’obtenir, la deuxième chose, honnêtement ça ne fait pas partie des traditions du parti en ce qui me concerne ma position je pense honnêtement qu’on a plus besoin de sérénité de se mettre au travail . Aujourd’hui Catherine a fait son choix, le parti a fait son choix avec fermeté parce que le parti a argumenté sur ses principes, sur ses valeurs, il faut respecter son choix, respecter le choix du parti. Nous travaillons avec des adversaires ce n’est pas avec une ancienne camarade qu’on ne peut pas travailler. Je pense que ce pays a trop de problèmes, a trop besoin d’étique de lignes, de valeurs etc..  pour qu’on puisse rentrer dans un cancan postérieur à une démission donc il faut arrêter le cancan à tout niveau, à notre niveau aussi, à son niveau, au niveau de l’opinion publique, faut pas se donner en spectacle  devant une population qui a besoin de nous. C’est d’ailleurs parce que nous sommes restés très longtemps autour d’une ligne politique que nous sommes les seuls survivants en terme de parti politique digne.