Chute du 16ème gouvernement de Nouvelle-Caledonie.

Les 11 élus du 16ème gouvernement de la Nouvelle Calédonie

Grand bouleversement dans le gouvernement SANTA, 5 membres indépendantistes quittent l’exécutif ce mardi 2 février 2021. C’est au cours de la réunion hebdomadaire durant laquelle les 11 membres du gouvernement sont réunis en collégialité, que les élus de l’UC ont annoncé leur démission.( Gilbert Tyuienon, Didier Poidyaliwane et Jean-Louis D’Anglebermes,)
En début d’après-midi, la situation politique évolue. Les deux membres du gouvernement étiquetés UNI (Valentine Eurisouké et Jean-Pierre Djaiwé), se sont associés aux démissionnaires.

Au total, ce sont les cinq membres du mouvement indépendantiste qui quittent ce 16e gouvernement. Ils ne peuvent être remplacés puisque leurs suppléants sont également démissionnaires, ce qui a entraîné de facto la chute de l’exécutif, qui était présidé depuis juin 2019 par le loyaliste Thierry Santa

Ainsi, conformément aux dispositions de l’article 121 de la loi organique statutaire, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est démissionnaire de plein droit.

Le congrès doit donc procéder à l’élection d’un nouveau gouvernement dans un délai de quinze jours.

La dynamique institutionnelle en panne, les retards du budget , les difficultés de la collégialité, et surtout le projet de cession de l’usine de nickel du groupe brésilien Vale qui fait primer les intérêts des multinationales sans considération des aspirations des populations locales, sont les principales raisons de cette démission .

L’élection du nouveau gouvernement aura lieu mercredi 17 février 2021 par les 54 élus du Congrès (assemblée délibérative), après validation des listes la veille par le haut-commissariat de la République. Déposées vendredi dernier, celles-ci laissent présager l’élection d’un gouvernement à majorité indépendantiste, pour la première fois depuis le début de l’accord de Nouméa qui organise la décolonisation par étapes de l’archipel.

RÉACTIONS

 

RÉACTIONS

 

«très inquiet»«Pas pour moi, je ne suis attaché à aucun poste politique et je continuerai à défendre mes idées par ailleurs», précise Thierry Santa. «Non, je suis très inquiet pour les Calédoniens, pour la Calédonie. Ce seizième gouvernement que j’ai présidé depuis dix-huit mois avait comme objectif unique de protéger les Calédoniens. Leur santé, leurs emplois, leurs revenus, leur avenir. Et là, ce que je constate, c’est qu’on leur offre à partir d’aujourd’hui au minimum quatre semaines d’immobilisme […]. Et je ne parle pas de l’incertitude, derrière, que ça va engendrer.» 

«Quand on me parle de crise de confiance, sincèrement, je n’y crois pas trop», répond-il par ailleurs aux motivations avancées par les élus démissionnaires. «Je pense que derrière, il y a une volonté de destabilisation des institutions. J’imagine, pour les indépendantistes, dans la perspective du troisième référendum […]. Et je n’oublie pas Calédonie ensemble.»

«Je suis profondément déçu de l’image que nous donnons, nous les responsable politiques, aux Calédoniens. En particulier les responsables indépendantistes, c’est eux qui font la démarche de faire tomber le gouvernement», réagit encore Thierry Santa, qui l’annonce : il ne se représentera pas pour faire partie du prochain exécutif.


Calédonie ensemble s’exprime sur la chute du gouvernement par un communiqué : «Nous constatons aujourd’hui que le torchon brûle entre les partenaires d’hier, avec la démission collective des membres FLNKS du gouvernement
«Cette crise institutionnelle confirme l’incapacité politique de l’Avenir en Confiance à concrétiser le “​choc de confiance”​ ​sur lequel il s’était engagé auprès des Calédoniens. ​Elle ajoute l’instabilité institutionnelle à la crise économique et sociale, à la confrontation des Calédoniens sur le dossier minier et à l’incertitude politique liée aux résultats du référendum du 4 octobre.

Calédonie Ensemble en prend acte et appelle à la ​formation d’un nouveau gouvernement dans les meilleurs délais eu égard aux urgences budgétaires, économiques et sociales auxquelles notre pays doit faire face.»


l‘Avenir en confiance déplore que les membres indépendantistes du gouvernement aient fait le choix de démissionner de l’exécutif et par conséquent d’entraîner la chute de celui-ci.

« Cette décision incohérente, irresponsable et dangereuse s’inscrit dans la politique de la terre brûlée menée par les indépendantistes depuis plusieurs mois dont le seul objectif est de détruire, quitte à menacer directement les emplois et le quotidien de milliers de familles Calédoniennes.»
En provoquant une crise institutionnelle en pleine période de gestion de la crise sanitaire, d’une possible crise budgétaire ainsi que des tensions économiques et sociales fortes, les indépendantistes font peser un immense risque sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. »AEC voit «une politique de la terre brûlée irresponsable et dangereuse»


Dans un communiqué, Générations NC dénonce un « Coup d’Etat : le rapport de force déjà installé sur le terrain va l’être également dans les institutions et nous avons du mal à imaginer que cette prise d’otage du pays favorise un retour au dialogue. »


C’est par un communiqué que le ministère des Outre-mer a réagi après la chute du 16ème gouvernement de Nouvelle-Calédonie. « Dans le respect de l’Accord de Nouméa », Sébastien Lecornu « prend acte » de la démission du gouvernement collégial, mais il appelle à la formation « dans les délais les plus courts » d’un nouveau gouvernement.