CHRISTIAN « le gilet jaune »

 Condamné pour avoir fait et diffusé un montage vidéo sur la violence policière en Martinique, Christian « le gilet jaune » est convoqué en appel devant le tribunale de Fort-de-France 

L’injustice sociale, l’injustice fiscale, l’injustice économique, tout cela a fait de lui un Gilet Jaune et après 2009 où le peuple s’était soulevé, une lutte qui n’a rien à voir avec les syndicats, qui n’a rien à voir avec les partis politiques, il s’est donc senti concerné et s’est retrouvé dans cette lutte à vouloir réclamer justice.

Parallèlement il a une passion, il aime filmer avec son portable, pas les paysages mais plutôt les évènements qui se passent dans son pays. C’est ainsi qu’il lui est arrivé par exemple d’aller filmer le personnel en grève à l’hôpital LA MEYNARD.

Et puis arrive le problème du Chlordécone qu’il ne connaissait pas avant, là aussi il s’est senti concerné car pour lui : « qui dit chlordécone, dit injustice » il s’est donc mis à filmer ce qu’il y avait autour de tous ces boycottes, et manifestations et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé parmi les Sept d’Océanis. Ils sont venus dit-il a 6 heures du matin, « ils  ont fait ce qui avait à faire. Le procès n’a pas eu lieu je ne sais pourquoi, »

Maintenant, pour avoir fait la vidéo sur la violence policière, tout son matériel a été saisi (téléphones portables d’une valeur de 3000 €) qui ne lui a jamais été remis, et plus de 24 heures de garde à vue,  tout ça pour une vidéo. Une vidéo qui avait pour but d’alerter la population sur certains agissements de certains agents et qui, contrairement à ce qu’on dit n’était pas truquée ; « je ne m’appelle pas Steven Spielberg, je ne maîtrise pas les effets spéciaux, par contre prendre des bouts de vidéo et de les coller, c’est ce qui a été fait, donc il n’y a rien de truqué, ce sont des faits qui sont concentrés dans une même vidéo. »

Dans ce montage vidéo, il y a malheureusement un commandant de police qui porte plainte, car dit-il cette compilation laisse à penser qu’il est un homme violent et veut faire croire à la population qu’il a agressé une femme sur le parvis du palais de justice..
La justice lui reproche le contenu d’une vidéo diffusée sur Youtube et partagée sur le groupe Facebook, « Guérié Matinik Doubout ».il est donc convoqué le lundi 7 septembre 2020 devant le tribunal. L’affaire a finalement été renvoyée au 28 septembre compte tenu de l’absence du prévenu.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est photo-site-2.jpg.Ce 28 septembre, La défense a fait valoir plusieurs requêtes en nullité tandis que le ministère public a demandé le huis clos pour assurer la sérénité des débats. Il faut dire que dans la salle une petite quinzaine de militants anti chlordécone ont également multiplié les interventions impromptues au cours de l’audience.

À noter que 70 policiers étaient mobilisés pour cette audience. 

Le lendemain mardi, le procès reprend et rappelons que le prévenu a été poursuivi pour trois motifs : diffamation, actes d’intimidation envers un fonctionnaire de police pour « qu’il accomplisse ou s’abstienne d’actes de sa fonction » et refus de donner son code de téléphone portable lors de sa seconde garde à vue.

Dès le départ, les avocats du prévenu indiquent solliciter le renvoi du dossier afin d’obtenir un complément d’information. Il faut savoir qu’en 2014, le plaignant a été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis pour « faux et usage de faux en écritures publiques », dans le cadre d’une affaire de disparition supposée de vol d’argent, lors d’une saisie de stupéfiants. La demande de renvoi est rejetée. 

Le procureur a demandé un an de prison avec sursis, 5 000 euros d’amende. Le ministère public a également requis le retrait de la vidéo, que le prévenu indemnise la victime dans un délai de deux ans. Il aura également l’interdiction de manifester devant le palais de justice ou le commissariat de Fort-de-France. La décision a été mise en délibéré au 3 novembre 2020.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est photo-site-1.jpg.Ce mardi 3 novembre 2020,le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du ministère public. Ainsi Willem Antonin dit « Christian le gilet jaune » écope d’une peine d’un an d’emprisonnement avec un sursis probatoire de deux ans. Il devra réparer le préjudice causé au fonctionnaire et lui payer 8000 € de dommages et intérêts. Willem Antonin a annoncé son intention de faire appel.