Des activistes veulent déboulonner la statue de Joséphine de Beauharnais.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, un groupe d’activistes exigeait que le maire de Fort-de-France enlève la statue de Joséphine Tascher de la Pagerie dite de Beauharnais, première épouse de l’empereur Napoléon qui a rétabli l’esclave en 1802. Dans ce message, les activistes indiquaient qu’ils se chargeraient de détruire la statue si elle n’était pas enlevée avant ce dimanche (26 juillet 2020).  

Dans ce message, les activistes indiquaient qu’ils se chargeraient de détruire la statue si elle n’était pas enlevée avant ce dimanche (26 juillet 2020). Cette statue a été installée en 1859 au centre de la Savane puis déplacée par Aimé Césaire avant d’être décapitée et maculée de sang en 1991.

Aujourd’hui certains militants estiment que la statue d’une békée, issue d’une famille esclavagiste au milieu de la principale place de l’île pose problème. Il s’agit pour eux d’une apologie de crime contre l’humanité.

Didier Laguerre dit non à l’ultimatum sur les statues.

La réponse de Didier Laguerre, maire de Fort-de-France, ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié ce vendredi 24 juillet, il indique d’emblée : « C’est avec étonnement que j’ai vu circuler sur les réseaux sociaux une vidéo d’un groupe de personnes sommant la Ville de Fort-de-France d’enlever la statue de Joséphine de Beauharnais, ainsi qu’une invitation à un déboulonnage collectif le 26 juillet prochain. Si je comprends l’impatience, eu égard à l’actualité pour le moins difficile que nous sommes en train de vivre, j’accepte beaucoup moins le calendrier que certains veulent imposer au Conseil municipal de Fort-de-France ».

Aujourd’hui, il n’est pas question que je réponde à l’injonction de qui que ce soit. J’ai déjà démontré ma volonté de dialoguer, d’écouter et de construire tous ensemble, dans la plus large concertation. Je demeure un homme épris de démocratie, respectueux des droits humains et de la règle, un progressiste ».

 « Je saurai prendre mes responsabilités à chaque fois que des destructions seront opérées dans l’espace public de la Ville dont j’ai l’honneur d’assurer les fonctions de premier magistrat ».

Les militants RVN ont mis leurs menaces à exécution

Les militants, à l’origine de l’ultimatum, ont fixé le rendez-vous à 9 h 30, ce dimanche 26 juillet, à la Savane, pour « achever la décolonisation de nos espaces ». Ce dimanche 26 juillet, plusieurs militants de la mouvance RVN ou encore de MUN, après avoir tagué l’édifice ont donc mis leurs menaces à exécution.

Depuis le milieu de matinée, un groupe a commencé à attaquer le socle à coup de masse et Cette fois-ci ce n’est pas que la tête dans l’ancienne impératrice de France qui a roulé au sol. La statue qui avait été installé sur la Savane au 19e siècle a été mise à terre et détruite.

Les activistes ont profité pour mettre à terre la statue de Pierre Belain d’Esnambuc

Ce même dimanche 26 juillet, les activistes présents ont profité pour mettre à terre cet autre symbole du colonialisme. Erigée en 1935 à l’occasion du tricentenaire du début de la colonisation de la Martinique, la statue de Pierre Belain d’Esnambuc a été démontée de sur son socle.

Une action qui devance Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France qui comptait soumettre à son conseil municipal une délibération prévoyant le démontage de la statue de Pierre Belain d’Esnambuc avant la fin du mois d’août.

« l’action inadmissible d’une minorité violente », réagit le préfet

Renversement des statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d’Esnambuc

Ce dimanche 26 juillet 2020, à Fort-de-France, les statues de Pierre Belain d’Esnambuc et de Joséphine de Beauharnais ont été détruites par un groupe de militants politiques.

Le préfet de la Martinique condamne ces destructions qui sont l’action inadmissible d’une minorité violente.

Des commissions mémorielles ont été mises en place dans plusieurs communes. Ces initiatives permettront aux conseils municipaux de prendre des décisions respectueuses des convictions et des faits historiques. L’État soutient ces initiatives car elles permettent le dialogue et s’inscrivent dans un débat démocratique.

Laissons les commissions mémorielles faire leur travail.