Le CHU dans la tourmente.

 

 

 

Trois mois après l’annonce du Président Macron, le pass sanitaire est appliqué en Martinique. Entré en vigueur ce lundi 11 octobre dans les établissements recevant du public, il est, à compter de ce jeudi, obligatoire pour les usagers du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Martinique qui viennent en consultation pour des soins programmés ainsi que pour les accompagnants et visiteurs. Les patients pourront continuer à être admis aux urgences comme avant, quel que soit leur statut vaccinal
Dès ce jeudi 14 octobre 2021 les patients et visiteurs devront obligatoirement être munis d’un test PCR ou antigénique négatif, d’un certificat de rétablissement du Covid ou être doublement vaccinés pour être admis sur les sites du CHU, à l’exception des urgences.

A l’appel des organisations syndicales de la santé, ils étaient plusieurs dizaines rassemblés devant les accès du CHUM ce lundi 11 octobre 2o21. Ils protestaient contre l’entrée en vigueur de l’obligation de présenter un pass sanitaire pour avoir accès au CHUM.

Des gendarmes et policiers ont été dépêchés sur place pour assurer la protection de l’équipe de sécurité chargée de contrôler les passes sanitaires des patients et du personnel.

Face aux blocages des différents sites, le CHU de la Martinique dépose un référé à l’encontre des syndicats de la santé, à savoir la CDMT, la CGTM, FO, l’UGTM et l’USAM. Ils sont poursuivis pour avoir bloqué l’accès aux différents sites du CHUM cette semaine, en opposition au passe sanitaire.

Des huissiers ont notamment constaté sur les sites de Trinité ou de Mangot-Vulcin que les blocages ne permettaient pas l’entrée dans les hôpitaux. Cette procédure de référé d’heure à heure permet en effet de réagir très rapidement à une situation jugée d’extrême urgence.

L’audience aura donc lieu demain vendredi 15 octobre à 9 heures. Mais il est probable que les syndicats demandent le renvoi de cette audience à une date ultérieure.

Trois mois après avoir été annoncé par Emmanuel Macron, le pass sanitaire est en train de devenir une réalité en Martinique. Entré en vigueur ce lundi dans les établissements recevant du public, il est, à compter de ce jeudi, obligatoire pour les usagers du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Martinique qui viennent en consultation pour des soins programmés ainsi que pour les accompagnants et visiteurs.
De lundi à mercredi, la mise en place du pass sanitaire devait se faire de façon « pédagogique » à l’hôpital Pierre-Zobda-Quitman, à Mangot-Vulcin et à l’hôpital Louis-Domergue de Trinité, avant le début des contrôles stricts ce matin.

L’entrée en vigueur du pass sanitaire au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Martinique se déroule de façon plutôt mouvementée car de nombreux agents dépourvus du fameux pass n’ont pas pu entrer dans les locaux et accéder à leur lieu de travail. Les portes d’entrée étaient bien gardées, avec des vigiles qui contrôlaient le pass sanitaire (test PCR ou antigénique négatif, preuve d’un schéma vaccinal complet ou certificat de rétablissement du Covid-19) de toute personne que désirait entrer, et une dizaine de gendarmes qui bloquaient sans ménagement l’accès à ceux qui ne montraient pas patte blanche.

Alors que la direction de l’établissement a intenté une action en référé contre les organisations syndicales pour entrave, une nouvelle manifestation a été organisée ce vendredi 15 octobre 2021.

À la mi-journée, deux hommes ont  été interpellés par les gendarmes. Il s’agit de deux brancardiers de l’hôpital de Mangot Vulcin.  L’un des deux a tenté de s’introduire dans l’établissement sans présenter son passe sanitaire aux agents chargés du contrôle. Les gendarmes qui lui ont demandé d’obtempérer auraient été pris à partie. Un incident justifiant la double interpellation par les forces de l’ordre.
Les heures qui ont suivi ont consisté en un face-à-face entre gendarmes et policiers d’un côté et syndicalistes et autres manifestants de l’autre. Durant de longues heures, les derniers ont exigé la libération des deux interpellés, empêchant à deux fourgons de gendarmerie de quitter le site alors que les deux mis en cause avaient déjà été exfiltrés discrètement de l’hôpital.

Un troisième homme a été interpellé lorsque les gendarmes déplaçaient les barricades installées  , cette fois-ci par les policiers. Les trois mis en cause sont désormais en garde à vue au commissariat de Fort-de-France.

L’arrivée de gardes mobiles en renfort un peu avant 16 heures a ajouté de la tension supplémentaire. Finalement, C’est vers 16 h 20 que gendarmes et policiers ont quitté l’hôpital.

Parallèlement, la direction de l’hôpital a reçu brièvement une délégation de l’intersyndicale pour échanger sur ces arrestations.

En soutien aux syndicats assignés en référé devant la présidente du tribunal judiciaire pour entrave au pass sanitaire, des manifestants se sont rassemblés devant le palais de justice à Fort-de-France.

Dès le début du, Maitre Georges Emmanuel Germany qui représente les trois organisations syndicales poursuivies par le CHUM, a formulé plusieurs demandes de nullités de procédure. Elles ont donné lieu à de multiples suspensions de séance. Des arguments contestés par la partie adverse et son avocate maître Jeanne Yang Ting HO.
La décision du tribunal des référés sera connue lundi 18 octobre 2021 à 16 heures.

Contrairement à vendredi, ce lundi matin, l’ambiance était nettement plus calme à Pierre-Zobda-Quitman. Dans la matinée, près de 800 soignants et personnels de santé s’étaient rassemblés pacifiquement devant le site principal du CHUM. Les agents ont, cette fois-ci, procédé à un sit-in, tout de blanc vêtu.
Une délégation du personnel a été reçue par la direction dans la matinée et d’après le secrétaire général de la section Fort-de-France de la CGTM, Eddy Ledran : « La direction a demandé à nous voir. Elle a indiqué qu’elle était disposée à arrêter la procédure, mais à condition que nous nous disions prêts à renoncer à faire valoir notre droit de retrait ». Une proposition balayée du revers de la main par les syndicats
En fin d’après-midi, le verdict est tombé. Les juges ont donné raison au CHUM et sommé les grévistes de libérer les accès Pierre-Zobda-Quitman, sous astreinte de 500 euros par jour.

Et maintenant que les juges ont rendu leur verdict, une médiation, seule issue possible, pourrait être mise en place entre la direction du CHUM et l’intersyndicale.

 

Aujourd’hui encore plus de 600 agents hospitaliers, s’estimant en danger, ont exercé leur droit de retrait. Une situation qui a provoqué la réunion d’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire. Objectif : analyser les causes de ces événements et émettre des propositions.

Dans une note datée du 18 octobre, il est écrit que « suite à la demande d’agents hospitaliers, tous les personnels hospitaliers pourront entrer dans leur service quelle que soit leur situation au regard du pass sanitaire ». « Les agents en situation de non-conformité sont invités à réaliser un test de dépistage. Des contrôles seront organisés et les agents éventuellement concernés seront invités à se rendre à la DRH. Par ailleurs une démarche de médiation devra être entreprise sous peu pour permettre la mise en place d’une solution négociée. »

Mobilisation surprise des chauffeurs de taxis de place ce mardi en soutien au personnel soignant. Partis du rond-point de Carrère ils ne se sont pas pressés pour regagner les urgences de l’hôpital Pierre Zobda Quitman. Selon Olivier Labastide, le Président de la FDTM (Fédération Des Taxis de Martinique) : « Nous disons à nos parents et amis soignants, que nous avons été choqués par ce qui s’est passé vendredi dernier. Aujourd’hui, nous sommes juste venus dire plus jamais ça. Pas de violence envers nos soignants qui nous ont tant aidés pendant ces nombreux mois. Aujourd’hui, il est hors de question pour un choix personnel, c’est-à-dire ne pas se faire vacciner, que nos soignants prennent des coups. Lorsque l’on frappe nos soignants, on frappe tous les Martiniquais. Nous avons préféré attendre qu’il y ait moins de personnes sur les routes, en raison du couvre-feu pour montrer notre capacité de mobilisation et surtout donner la force aux soignants et leur dire de ne pas lâcher leur combat. Nous sommes là avec eux.

En réponse à la député MODEM de Guadeloupe Justine Bénin, Olivier Véran a affirmé que les soignants de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane devront être vaccinés comme sur le reste du territoire. Il a tout de même précisé  que l’obligation vaccinale auprès des soignants soit appliquée en avec discernement, avec progressivité.

Vendredi 22 octobre 2021, près de 80 médecins et soignants vaccinés, en majorité originaires de l’hexagone, se sont rassemblés avec leurs blouses blanches devant l’hôpital Pierre Zobda-Quitman, afin de dénoncer pacifiquement les attaques, insultes et autres propos racistes dont ils sont la cible depuis quelques temps.

Insultes et accusations sur les réseaux sociaux, à l’encontre des soignants de l’Hexagone exerçant au CHU de Martinique.

Conséquences, plusieurs d’entre eux venus d’autres régions de France, affectés au CHU de Fort-de-France ou dans d’autres établissements de l’hôpital public, exaspérés par ce climat de tension dans les services, songent à quitter l’île.

L’administration du CHUM et les autorités sanitaires seraient selon nos sources très préoccupées par cette atmosphère de nature à perturber un peu plus le fonctionnement au quotidien, dans un contexte d’opposition entre POUR et CONTRE le pass sanitaire et la vaccination.

 

 

Plusieurs centaines de motards se rassemblent devant le CHUM ce vendredi peu avant 19h. Un cortège en soutien aux agents mobilisés contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale depuis plus d’une semaine. Les manifestants s’étaient donné rendez-vous au stade de Dillon un peu plus tôt dans l’après-midi. Le convoi a été accueilli par les applaudissements des soignants qui les attendaient.

A l’appel de l’intersyndicale de la santé, les opposants au pass sanitaire et à l’obligation vaccinale sont descendus en masse dans les rues de Fort-de-France. Parti de la Maison des syndicats, dans une ambiance survoltée, le cortège a emprunté le boulevard du Général-de-Gaulle, avant d’entrer dans le quartier des Terres-Sainville, en direction de la place Abbé-Grégoire. Il a ensuite poursuivi sa route vers le cœur de la ville pour rejoindre la rue de la Liberté et la Savane.
Parmi les manifestants, des infirmiers libéraux, des agents hospitaliers, des ambulanciers, des sapeurs-pompiers, des laborantins, des préparateurs en pharmacie, des professionnels du secteur médico-social notamment. Des blouses blanches, des maillots rouges…
Sur les nombreuses pancartes brandies par les manifestants, l’on peut lire « Non au pass de la honte » ; « Nou pa dakor pou vaksiné, pou PCR » ; « Mon corps, mon choix, ma liberté » ; « Fouté nou la pé »…

Suite à des menaces et messages d’incitation à la haine visant notamment des soignants, la procureure de la République de Fort-de-France a été saisie d’une plainte du préfet Stanislas Cazelles. Ce dernier a aussi transmis les faits signalés au parquet au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. Cette activation de l’article 40 intervient après des propos proférés devant la grille de la préfecture à l’encontre des soignants, du préfet, du directeur du CHU.

Mobilisés contre l’obligation vaccinale par laquelle ils sont concernés, les artisans de taxis de place ont organisé  ce mecredi  matin, une operation molokoy entre le Lamentin et Fort de France.
Partis dès 7h du matin, de Carrère et de Mahault, ils étaient plus d’une centaine à prende à vitesse réduite la direction  du centre-ville de Fort de France.

Annoncée depuis quelques jours cette opération s’articule autour plusieurs revendications : Le remboursement de la détaxe du carburant et l’amélioration du service de déclaration en ligne, la mise en place sans délai de la commission des T3P (Transport public particulier de personne) .

Après s’être mobilisées à l’hôpital Mangot-Vulcin, ce vendredi à partir de 8h, avec de nombreux salariés de l’hôpital contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire, les organisations syndicales de la santé (CDMT, CGTM, FO, UGTM, USAM, Convergence IDE 972, Union syndicale des sages-femmes) ont tenu une conférence de presse. Ce vendredi 29, l’intersyndicale de la santé a proposé ses médiateurs,  Gilles Marthe et Daniel Robin, de l’association des médiateurs de Martinique ainsi que Romain Carayol, président de la fédération française des centres de médiation.

Reste maintenant à rapprocher les uns et les autres dans ce contexte sanitaire si délicat.

Les ministres de la Santé et des Outremer ont a annoncé ce samedi que la médiation entre la direction du CHUM et l’intersyndicale débuterait le mercredi 3 novembre 2021. Elle sera conduite par Danielle Toupillier, ancienne directrice générale du centre national de gestion (CNG) et médiatrice nationale pour les personnels sanitaires, sociaux et médico-sociaux. Elle sera accompagnée du Docteur Emmanuel Gordien, virologue à l’Hôpital Avicenne, et de Léandre Beauroy, directeur du travail à la Préfecture de Martinique.

La mission aura pour objectif de rétablir un dialogue serein et constructif avec l’ensemble des acteurs locaux sur les modalités d’application de la loi en vue d’organiser la bonne prise en charge des patients et la continuité des soins.

Dans un courrier en date du 30 octobre 2021, adressé aux ministre de la santé et de l’Outremer, Maître Georges-Emmanuel Germany, en qualité de Conseil des organisations syndicales de la santé, regrette la communication employée :  » Ce choix du refus de communication directe avec les parties prenantes au profit d’une communication indirecte exclusivement avec la presse, est vécu comme méprisant à l’égard des syndicats mais surtout de leurs mandants, et au-delà, d’une bonne partie par des Martiniquais.

Monsieur Gordien s’est disqualifié par des prises de positions publiques, hostiles à la position des syndicats. Monsieur Beauroy est un fonctionnaire de l’administration du travail dont le statut et les fonctions, lui interdise de répondre à l’obligation de neutralité et d’impartialité.

Peu importe donc, qu’au surplus, aucun d’eux ne soit médiateur. L’intersyndicale les considère malgré tout comme les bienvenus à la table des discussions dans la mesure où leur rôle ne pourra être que de représenter l’administration, et de parler en son nom.

Enfin, l’intersyndicale s’interroge sur le lieu de cette médiation et dans les conditions de son déroulement.

L’intersyndicale de la santé s’est réunie, ce dimanche matin à la Maison des syndicats, à Fort-de-France, afin de préparer la médiation, son contenu,  les champs de compétence et d’action de l’intersyndicale, présenter leurs revendications et préparer les mobilisations à venir.

En amont elle a manifesté sa colère d’avoir appris le début de la médiation ce mercredi 3 novembre par la presse. C’est pour elle du mépris et inacceptable de la part de l’Etat. Elle a ensuite rappelé que la médiation concerne tous les établissements médico-sociaux où l’obligation vaccinale doit être appliquée à partir du 14 novembre prochain et pas seulement le CHUM, comme l’annoncent Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé dans un communiqué.

Attendus le 3 novembre, les médiateurs envoyés désignés par le gouvernement ne font pas l’unanimité. Deux d’entre eux ont été rejetés par les représentants syndicaux. La délégation du ministère de la Santé, représentée par Danielle Toupillier, ancienne directrice générale du centre national de gestion et médiatrice nationale pour les personnels sanitaires, sociaux et médico-sociaux, le docteur Emmanuel Gordien, virologue à l’Hôpital Avicenne et Léandre Beauroy, directeur du travail à la préfecture de Martinique, ne satisfait pas les représentants des syndicats santé.

Les syndicats dénoncent le procédé « cavalier » du gouvernement qui n’a pas jugé bon de leur communiquer directement les noms des médiateurs et la date envisagée pour la rencontre.

À l’heure actuelle, les représentants de l’intersyndicale attendent de se mettre d’accord avec l’État sur le choix des médiateurs et ils ne connaissent pas encore l’heure ni le lieu de la médiation.

C’est en principe ce mercredi matin à 9 heures, à l’Inspection du Travail à Fort de France que devait avoir lieu le premier jour de médiation entre les représentants du gouvernement et les syndicats de santé de Martinique pour trouver une sortie de crise face au refus des syndicats du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale.
Cette première rencontre n’a pas eu lieu car si les médiateurs désignés étaient au rendez-vous, les membres de l’intersyndicale santé avaient choisi eux de manifester sur le terrain au Lamentin tout simplement parce qu’ils auraient été avertis de la rencontre par le biais d’un SMS de la part du directeur du Centre hospitalier universitaire de Martinique (CHUM).

Les médiateurs avaient prévu de poursuivre leurs rencontres demain avec l’ensemble des syndicats réunis, mais ces derniers ne répondront pas non plus à cette invitation.

Le 2 novembre, Benjamin Garel, le directeur du CHUM, a transmis le mail de convocation des médiateurs aux organisations syndicales du CHUM (FO, CDMT, CGTM, UGTM, USAM). Mais les syndicats ont considéré que ce n’était pas au directeur du CHUM d’envoyer ce courrier mais aux médiateurs directement. Réponse de Maître Germany : « Il ne vous appartient pas de convoquer les parties, en lieu et place des médiateurs choisis ou désignés »

L’intersyndicale a finalement reçu hier après-midi, 3 novembre, un courrier de la médiatrice Danielle Toupillier, qui a expliqué être passée par le directeur du CHUM car elle ne disposait pas du listing pour s’adresser directement aux syndicats. Une première prise de contact avant d’engager le processus de médiation pourrait donc avoir lieu aujourd’hui 4 novembre afin de préciser le cadre de cette médiation et d’échanger sur les modalités de son déroulement.

La médiation est au point mort mais l’équipe de médiateurs elle est à pied d’œuvre. Depuis le 2 Novembre ils ont pris leur quartier dans les tous nouveaux bureaux de la direction de Travail à Château Bœuf .

Madame Danielle Topigni, la médiatrice spécialisée dans le droit publique aux hôpitaux :

 » Je ne voulais pas commencer la médiation avant d’avoir rencontré les partenaires essentiels dont les organisations syndicales des personnels du CHU de Fort de France. Donc dès que je les aurais rencontré  nous verrons un petit peu les déroulés des étapes que nous allons mettre en place et je lancerais officiellement la médiation »

« C’est l’ambition de la médiatrice de ne pas faire de médiation avec les gens qui ne sont pas du CHUM et nous nous battons pour que la médiation se fasse avec tout le monde, je dis bien avec tous les syndicats, avec toutes les professions notamment les employés d’officine de pharmacie, les kinésithérapeutes, les pompiers, les psychologues, les manipulateurs radio, nous ne voulons pas qu’il y ait de gens qui restent sur le côté. C’est ce qu’essayent de faire le gouvernement et la médiatrice. Non seulement elle veut laisser ces gens-là dehors, mais pire, pendant qu’on serait là à discuter gentiment pour ne pas tomber d’accord, on les déraille sur les côtés. Des employés des officines de pharmacie sont déjà mis en demeure, menacés de suspension. Les psychologues, les kinés, les employés de l’ADARPA, de tous les centres médicaux sociaux, ont déjà reçu ou en passe de recevoir leur lettre de suspension.

Nous n’admettons qu’on essaye de nous diviser ».

Un nouveau rendez-vous avec les membres de l’intersyndicale est proposé vendredi matin (5 novembre 2021) à 9 heures.

La première rencontre entre la médiatrice nationale et l’intersyndicale de santé sur la question du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale pour les soignants n’a pas pu avoir lieu ce vendredi matin comme l’espérait l’envoyée du gouvernement.

En amont d’un point presse hier jeudi, Mme Toupillier disait qu’elle avait convié cinq organisations faisant partie de l’intersyndicale de santé à une rencontre ce vendredi à 9 heures à l’Inspection du travail. Mais les syndicalistes n’ont pas fait le déplacement, une fois de plus. « Nous n’avons pas reçu de réponse à notre courrier du 3 novembre. C’est une question de politesse et de respect », indique Serge Aribo, le secrétaire général du syndicat UGTM Santé, à propos d’un document envoyé à la médiatrice par Me Georges-Emmanuel Germany, l’avocat de l’intersyndicale. « Il faut qu’elle réponde à nos questions. Lorsque nous aurons eu réponse, à ce moment-là, on pourra convenir d’une date et d’un lieu de rendez-vous », ajoute M. Aribo, qui affirme par ailleurs ne pas avoir reçu d’invitation envoyée par la médiatrice.

Pour Serge Aribo le secrétaire général du syndicat UGTM Santé, « Jusqu’à présent, la médiatrice n’a pas pris la peine de recueillir nos doléances ni de prendre contact avec les médiateurs que nous avons proposés. On est dans l’irrespect le plus total vis-à-vis des organisations syndicales, des médiateurs, des milliers de salariés que nous représentons et l’ensemble de la population.  Et si Mme Toupillier n’a pas compris ça, alors elle n’est pas dans le cadre de l’exercice de la médiation. Il y a lieu qu’elle se remette dans les clous de façon sérieuse »

 

Ce samedi, dans les locaux de l’association ARACT, au Lamentin, les avocats de l’intersyndicale et la médiatrice nationale, accompagnée de deux professionnels, se sont rencontrés durant près de trois heures.
Le point central des discussions a concerné le champ d’application de la médiation, qui, selon les avocats de l’intersyndicale, ne devrait pas se restreindre uniquement au CHU de Martinique mais devrait s’étendre à toutes les personnes travaillant dans les secteur des soin et soumis à l’obligation vaccinale. Une étape préalable indispensable, selon les avocats de l’intersyndicale, avant d’envisager un début de discussions. Une demande qui a été entendue par la médiatrice.
Les avocats ont aussi souligné qu’ils attendent de recevoir des réponses à leurs courriers adressés aux ministres.

Les réactions de Maître Germany :

« Je dois reconnaître la qualité de cette femme qui a su reconnaître les erreurs commises et présenter très honnêtement ses excuses. Cet échange a été très constructif : elle a reconnu implicitement que le champ de la médiation tel qu’elle l’imaginait est problématique. C’est à dire qu’on ne peut pas réduire la médiation au CHU car la médiation ne peut pas intervenir dans les strictes limites du CHU » 

Maître Germany, doit  adresser un courrier à la médiatrice  pour qu’elle demande aux ministères de la Santé et des Outre-mer un élargissement de son champ d’intervention.

 

C’est en milieu de matinée (lundi 8 novembre 2021) qu’a débuté à la DEETS (Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités), la rencontre entre la médiatrice nationale (Danielle Toupillier) et une délégation de l’intersyndicale du CHUM (Centre Hospitalier Universitaire de Martinique), assistée par leurs deux avocats (Me Romer et Me Germany).

Avant d’entrer dans la salle Me Germany s’est adressé aux nombreux militants présents en leur posant la question de savoir s’ils voulaient ou pas de la médiation, la réponse a été fortement favorable à la médiation. L’avocat d’ajouter que seule la moitié de l’intersyndicale a été invitée donc les deux avocats vont entrer pour demander de respecté l’intersyndicale dans son intégrité et les recvoir sans discrimination.

De retour, il annonce sous les applaudissements nouris des militants  que la médiatrice acceptait de recevoir toutes les organisations syndicales, chaque organisation aura deux représentants. Il appelle à la discipline et au respect.  FO – CDMT – CGTM – UGTM – USAM – INFIRMIERE 972  etc…. et avant d’entrer à nouveau Me Germany précise que la médiation n’a pas debuté, et qu’il s’agit là d’une rencontre pour mettre en route cette médiation. Il rapelle enfin qu’il ne doit avoir de juron ni à l’intérieur, ni à l’extérieur et demande à tous de veiller à la sécurité des forces de l’ordre car s’il leur arrive quelque chose  et que l’un d’entre eux devrait être hospitalisé, il n’est pas certain qu’il sera bien reçu par le personnel hospitalier.

Réanimateur, infectiologue, biologiste, médecin interne, chirurgien, endocrinologue, médecin réadaptateur, tous médecin au CHUM,  ont pris la parole ce mercredi 10 novembre pour dire qu’ils souhaitent participer à la médiation afin de mettre un terme à la crise qui secoue l’hôpital et qui entraine un véritable dysfonctionnement des services de soins au détriment des malades.
Parmi eux, Patrick René-Corail, chef du pôle de neurosciences, appareil locomoteur, et du pôle de gériatrie au CHUM dit : « Il faut absolument que les équipes se reconstruisent, des malades ne sont pas opérés autant qu’on le pourrait, pour des problèmes graves comme des cancers. Ce sont des patients que nos chirurgiens suivent depuis des mois, ils leur ont promis d’être opérés. Ces malades ont obtenu une date, ont été vus par l’anesthésiste mais quand ils arrivent au bloc, il n’y a pas le personnel pour les opérer. C’est dramatique, quand on connaît le poids d’une intervention et le retentissement que cela peut avoir sur une personne. A Trinité en gériatrie, nous allons fermer 10 lits sur les 20 qui existent, parce qu’on n’a qu’une seule infirmière. Il faut absolument ramener l’apaisement, la concorde. Heureusement, il y a les réservistes mais cela ne suffit pas à compenser le manque de personnel »

Envoyée en Martinique depuis le 1er Novembre, par Olivier Véran, ministre de la Santé, et par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, afin de trouver une issue au conflit entre la direction du CHU de Martinique et les agents hospitaliers au sujet de l’obligation vaccinale, la médiatrice nationale Danielle Toupillier reprend l’avion ce Samedi 13 Novembre .
Elle termine son séjour sans qu’une médiation n’ait été formellement engagée avec l’intersyndicale de santé. Néanmoins, elle préconise plusieurs mesures pour sortir de la crise qui secoue l’hôpital public. La première : repousser la date butoir fixée au 15 novembre pour présenter un schéma vaccinal complet. La médiatrice propose un nouveau calendrier : le 6 décembre, tous les personnels du CHUM devront avoir engagé un processus de vaccination contre le Covid-19 et avoir reçu une dose de vaccin. La deuxième dose serait donc prise 21 jours plus tard.
Ce laps de temps permettrait de développer l’information autour de la vaccination auprès des professionnels de santé. Le 31 décembre 2021, tous les professionnels du CHUM devront être en mesure de présenter un schéma vaccinal complet. Par ailleurs, la médiatrice propose la mise en place de tests PCR gratuits, à l’attention du personnel. Autre préconisation : qu’il n’y ait pas de suspensions des fonctions ou des contrats ; que les personnels ne soient pas privés de rémunérations, et qu’ils puissent, pour ce faire, déposer des congés.

De son côté, l’intersyndicale de la santé publiait un communiqué de presse daté du 13 novembre, dans lequel, déclarant avoir pris acte du courrier du président de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), réaffirme, sans conditions, la participation de « l’ensemble de sa représentation secteurs public, privé et libéral. »

La mission de médiation s’est clôturée le vendredi 12 novembre 2021, et les membres de la mission constatent que la médiation n’a pas pu se tenir dans des conditions idéales. Il n’y a pas eu de débats ni de rencontres avec l’ensemble des organisations syndicales.

Au cours d’une conférence de presse ce samedi 13 novembre 2021, ils ont tout de même dressé le contenu du rapport de préconisation qui sera remis au gouvernement.
Dans ce document, les médiateurs préconisent un assouplissement des mesures, sans déroger au respect des règles sanitaires. Ainsi, ils proposent de repousser l’obligation vaccinale avec un étalement de la mise en place au 6 décembre pour la première dose et fin décembre pour la 2e. Des tests PCR sont proposés pour contrôler entre les deux injections.
Ils suggèrent aussi de prolonger la gratuité des tests antigéniques et PCR jusqu’au 31 décembre 2021.
Ils encouragent un accompagnement social des personnels qui ne veulent pas se faire vacciner et un assouplissement des mesures contre les non-vaccinés jusqu’au 31 décembre 2021. Ils proposent également des mesures de reclassement pour les professionnels de santé, un accompagnement et un soutien psychologique et social pour les personnels soignants.

Les médiateurs ont relevé une baisse de l’attractivité professionnelle du milieu de la santé en Martinique et proposent d’aménager des « faveurs », même salariales, pour les médecins afin de diminuer les rotations.

Ils incitent à se préparer pour la 5e vagueEncouragent la vaccination et la poursuite de l’application des gestes barrières.

Des préconisations élargies à l’ensemble du personnel de santé malgré la lettre de mission limitée au CHUM (Centre Hospitalier Universitaire de Martinique).

Face à l’absence de médiation l’intersydicale poursuit la mobilisation. Ce dimanche ses membres se sont rassemblés à la Maison des Syndicats et tous s’accordent à dire  qu’il n’y a pas eu de médiation. Pour Serge Aribo, porte-parole de l’intersyndi-cale de santé,  « Nous avons perdu 13 jours, parce qu’une personne est venue avec une lettre de mission, un contenu et des conclusions. Elle est repartie et a lâché ses conclusions sans jamais avoir discuté avec nous du fond des problèmes ».

Des actions sont prévues dès aujourd’hui.

Partant du principe que l’annonce du délai repoussé au 31 décembre, de l’obligation vaccinale pour les personnels de soins ne doit pas concerner le seul CHU, l’intersyndicale de santé était mobilisée ce mardi en soutien aux personnels des pharmacies et des opticiens. Objectif : faire en sorte que la protection de ces salariés soit réellement assurée.

A noter un appel à une grève générale est lancé  pour ce lundi 22 novembre par une armada de syndicats, tous secteurs confondus.

25-02-2022