Grève générale suite

Les ateliers de discussions se poursuivent cette semaine, sauf celui sur la jeunesse. Certains dénoncent la légitimité des participants.

La seule et unique réunion entre les membres du groupe « Aksyon Jénès » et les services de l’État a tourné court. Avant même d’entamer des discussions, les militants ont exigé plusieurs points.

À commencer par l’annulation de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire. Une demande aussitôt rejetée par les services de l’État. Une abrogation de loi ne pouvant passer que par l’assemblée nationale et le Sénat. Les membres d’Aksyon Jénès auraient alors demandé qu’Emmanuel Macron vienne lui-même échanger avec eux.

Ensuite, les militants ont également réclamé la levée du couvre-feu, des attestations de déplacement, et autres mesures qu’ils jugent liberticides.

Enfin, ils souhaitent « la libération des militants injustement emprisonnés ». Cette demande fait référence aux personnes arrêtées sur les barrages mais aussi aux 4 militants accusés entre autres de vandalisme dans une distillerie en février 2021. Des revendications auxquelles les services de l’État n’ont pas pu répondre favorablement.

Après de très brefs échanges, la réunion a été ajournée. Aucune autre rencontre n’est prévue. Malgré cet échec, les services de l’État assurent que des mesures fortes vont être prises afin d’aider la jeunesse martiniquaise.

 

Le refus de la loi sur l’obligation vaccinale et le pass vaccinale par les principaux syndicats martiniquais, a débouché sur une crise sociale plus profonde. Un accord de méthode a bien été signé le 27 novembre 2021, entre le préfet, la CTM et l’intersyndicale.

Le préfet, le président du conseil exécutif et les dirigeants syndicaux décident d’aborder les doléances posées au sein de 7 ateliers : santé, jeunesse, vie chère, prix des carburants, bouteille de gaz, transports, chlordéconomie, pêche, culture.

Cependant, l’organisation de ces ateliers s’est révélée compliquée, à cause entre autres, des indisponibilités ou du choix des participants. Entretemps, le préfet a été testé positif à la covid-19 ainsi que des membres de l’intersyndicale.

Une intersyndicale fragilisée par les critiques de certains de leurs prédécesseurs qui n’approuvent ni la méthode ni le mode d’organisation. « Comment peut-on exiger du gouvernement comme préalable aux discussions, une adaptation voire pour certains une abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale ? » s’interroge un ancien dirigeant.

Bilan des ateliers

Santé: L’atelier symbole de cette crise sociale en Martinique. Plusieurs réunions avant les tests positifs à la covid pour le préfet et des membres de l’intersyndicale. À retenir le report de la date butoir pour l’obligation vaccinale du personnel soignant au 31 décembre 2021.

Jeunesse : Une seule réunion avec l’État où des représentants des jeunes ont exprimé des préalables tels que l’abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale. À la CTM ces jeunes ont échangé avec les élus « afin de construire un plan jeunesse autour de l’emploi, de la formation, du logement, de la culture, de la mobilité et du sport », selon la CTM.

Vie chère : Prix des carburants et du gaz : un atelier scindé en deux : grande distribution (hypermarchés) et énergies (Sara et Antilles gaz). L’État rappelle la décision d’octroyer un chèque énergie de 100€ pour 55 000 foyers et un chèque exceptionnel de 100€ en guise « d’indemnités inflation » entre décembre 2021 et février 2022.

Transports : Lors de plusieurs rencontres, l’État s’est engagé à satisfaire quelques doléances.

Chlordéconomie : Une réunion en visioconférence le 13 décembre. Une autre est fixée le 20 décembre.

Pêche : « L’État veut nous imposer ses propositions« , s’insurge un membre de l’intersyndicale.

Culture : Une réunion le 6 décembre en présence de la conseillère exécutive Marie-Thérèse Casimirius, du directeur de la DAC Christophe Pomez, du maire de Macouba, Sainte-Rose Cakin et des organisations syndicales (CGTM, CDMT, UNSAFO, SDAM, CSTM).

Ce vendredi 17 décembre 2021, les services de l’état ont fait le point sur l’avancée des sept ateliers mis en place pendant la crise sociale.

1/ Atelier vie chère, prix des carburants, bouteille de gaz

Véronique Martine, directrice adjointe de la Direction de l’économie de l’emploi du travail et des solidarités (DEETS), a précisé que quatre rencontres ont eu lieu les 6,7, 10 et 15 décembre 2021.

L’État s’est engagé à verser automatiquement une indemnité inflation de 100 euros entre décembre 2021 et février 2022 pour les salariés qui perçoivent moins de 2 400 euros mensuels.

Une campagne de communication pour le chèque énergie, sera lancée. En Martinique, 17 000 foyers n’en bénéficient pas faute d’informations. L’État souhaite créer une carte d’une valeur de 100 euros pour les 55 000 foyers martiniquais bénéficiaires de cette aide contre la hausse des prix de l’énergie.

Les employeurs seront incités à verser une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat pouvant aller jusqu’à 1 000 euros.

2/ Atelier Santé

Deux réunions se sont déroulées les 02 et 10 décembre 2021. Les prochaines rencontres se dérouleront prochainement. Plusieurs membres de l’intersyndicale ainsi que le préfet ont été testés positif à la covid.

Principale avancée pour l’instant : les personnels soignants ont jusqu’au 31 décembre 2021 pour prendre une première dose de vaccin. Une fois cette date passée, les personnes récalcitrantes seront suspendues ou accompagnées pour une reconversion professionnelle.

Les professionnels soumis à l’obligation vaccinale pourront échanger sur une plateforme.

3/ Atelier Jeunesse

Une seule réunion a eu lieu le 7 décembre 2021, une autre est prévue ce samedi 18 décembre à 10 heures à la CTM. Pour l’heure, aucune décision n’a été actée. Les différents services de l’État impliqués étudient plusieurs pistes. Des mesures seront annoncées sous peu, selon la préfecture.

4/ Atelier Transport

Six réunions se sont tenues les 01, 02, 03, 08, 09 et 10 décembre 2021.

Pour les transports de matériaux de carrière, les arbitrages se finalisent. L’État soutient les offres des organismes HLM pour la mise en place d’une délégation de paiement immédiat. Une consultation sera lancée auprès des différents acteurs pour la faisabilité d’un lot transport.

La DEAL (Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du logement) est chargée de définir un coût de revient pivot afin de lutter contre la pratique des prix abusifs. Une note annuelle d’actualisation du coût de revient du transport de matériaux de carrière sera établie.

En ce qui concerne les charges sociales à payer à la Sécurité sociale, un examen des situations individuelles est préconisé.

Pour les taxis individuels, la commission T3P, Transport public particulier de personnes, sera mis en place dans les plus brefs délais.

En ce qui concerne les taxicos, le dossier vient d’être ouvert.

5/ Atelier pêche

Nicolas Le Bianic, directeur de la mer et chef du département du développement durable maritime, a précisé que deux réunions ont déjà eu lieu le 02 et le 09 décembre 2021.

Les services de l’état ont proposé un dispositif pour répondre à la demande d’exonération des charges sociales. Presque la totalité des pêcheurs en bénéficieront.

Les participants travaillent sur le dossier CSG/CRDS pour les navires de pêche professionnelle travaillant dans les eaux polluées par la chlordécone.

Un plan d’apurement des dettes est aussi à l’étude pour les entreprises de la filière maritime. L’État mettra en place un centre de soutien administratif pour l’accompagnement des professionnels début d’année 2022.

6/ Chlordéconémie

À ce jour les membres de cet atelier se sont réunis une seule fois (13 décembre 2021).

Les demandes sur la gratuité des tests de chlordéconémie pour tous ont déjà été validées dans le plan chlordécone IV de novembre 2020.

Des propositions sont avancées. Par exemple un dispositif d’accompagnement au travers des ateliers nutritionnels ou une consultation pluridisciplinaire toxicologique au CHUM. La prochaine rencontre est prévue le 20 décembre.

7/ Atelier culture

Une réunion s’est tenue le 6 décembre 2021, les discussions se sont poursuivies hier (vendredi 17 décembre 2021). L’intersyndicale a sollicité des discussions sur les difficultés rencontrées par les artistes depuis le début de la pandémie.

L’Etat a répondu par une subvention de 110 000 euros. Elle a été octroyée aux artistes qui n’ont pas de statut professionnel.