La Guadeloupe sous pression

Le Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire, en Guadeloupe reste plus que jamais mobilisé et promet de nouvelles manifestations d’envergure, faute de dialogue avec l’Etat et les collectivités.

Ce lundi matin, 3 janvier 2022, après plusieurs prises de parole devant le Palais de la Mutualité, à Pointe-à-Pitre, le cortège est parti  en direction de la Rocade pour une opétration escargot. Il s’est arrêté ensuite sur le pont de La Gabarre.

Entré dans Jarry, à Baie-Mahault, peu après 13h30, le cortège a fait une halte, sur le Port et en a bloqué les accès. Les membre du Collectif enchaînent les prises de parole.

Maïté

« Puisque nous avons dit que nous n’arrêtons pas particulièrement parce que nous voyons qu’au lieu de prendre la décision de s’assoir et de négocier avec nous et bien au contraire c’est la répression. Nous avons vu comment, la semaine dernière, ils nous ont gazé, c’était du lacrymogène, c’était des flash-ball, et comment ils ont interpellé notre camarade Elie Domota avec une violence pas possible, donc nous disons que tant que la réponse c’est la répression, nous allons continuer puisque tout simplement nous disons que nous demandons l’ouverture des négociations et aucune négociation n’est engagée et en même temps ils continuent à suspendre des travailleurs. Il y a déjà deux, trois, quatre mois que les travailleurs sont sans salaire, sans revenu, sans rien, ils ne peuvent pas nourrir leur famille, ils ne peuvent pas payer leur loyer et l’on trouve cela normal et on continue comme si de rien n’était, non, non, nous sommes au combat et de toutes les manières cela renforce notre détermination et dans cette année 2022 nous disons que nous sommes au combat et nous ne lâchons rien ».

Le Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et contre le pass sanitaire, en Guadeloupe, tenait une conférence de presse, ce mardi 4 janvier 2022, à Dothémare, au sein du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS).
Une occasion pour les leaders de la contestation d’exprimer leur détermination, et réaffirmer leur mobilisation qui reste intacte, face aux journalistes

Claudine Marathon

De nombreux intervenants ont à tour de rôle pris la parole mais l’intervention la plus émouvante fut celle de Claudine Marathon, secrétaire générale de l’UTS-UGTG, qui n’a pu s’empêcher de laisser couler quelques larmes en évoquant  le délire de certains médecins qui ont un manque de respect pour les patients guadeloupéens ; » Quel que soit la situation d’un patient guadeloupéen, nous n’admettons pas qu’un médecin refuse de prendre en charge les patients  parce que tout simplement ils ont choisi une autre voie, et qu’ils ne veulent pas se faire vacciner. Comment des médecins peuvent oublier leur serment d’Hippocrate. Nous ne sommes pas là pour faire des cadeaux à qui que ce soit et à chaque fois que nous aurons l’information, dès qu’on aura son nom, nous ferons ce qu’il faut parce que nous n’admettons pas des gens affichent  autant de mépris vis à vis d’un peuple. »

LE BATIMENT ADMINISTRATIF DU CHU, BLOQUÉ

Après cette conférence de presse, les membres de l’UTS-UGTG (Union des travailleurs de la santé, section syndicale de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe) se mobilisaient sur le site du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre/Les Abymes, plus précisément à Ricou, où se trouve le bâtiment administratif de l’hôpital. à l’intérieur duquel se trouvaient le Directeur général de l’établissement, Gérard Cotellon et plusieurs membres du personnel.

« Nous sommes venus chercher notre argent, ce matin« , a annoncé Gaby Clavier, qui pointe du doigt le directeur de l’hôpital, Gérard Cotellon, pour avoir appliqué la loi, alors que, selon lui, nul n’a encore été privé de salaire, ni en Martinique, ni en Guyane.
Au moment où ils ont tenté de sortir, escortés par la police, le directeur « a reçu des coups de pieds aux cotes et un violent coup de tête qui l’a à demi assommé« , explique le CHU. Le haut fonctionnaire dit avoir perdu connaissance, durant quelques secondes, après avoir reçu un coup à la tête.
« Quant au directeur général adjoint, Cédric Zolezzi, escorté difficilement vers une voiture de police, il a vu ses vêtements arrachés et déchirés et le véhicule de police qui l’exfiltrait pris pour cible« ,

Suite à l’arrestation, par les gendarmes, du porte-parole du LKP,Elie DOMOTA le 30 décembre dernier, durant une marche militante, les avocats d’Elie Domota ont décidé de déposer une plainte pour « violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique« .

Une plainte qui fait suite à son interpellation, le jeudi 30 décembre 2021 et de sa garde à vue qui avait duré plus de trois heures.
Pour rappel, le leader du collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP), partie prenante du Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire en Guadeloupe, faisait partie d’une marche pacifique organisé par le collectif. Arrivé au rond-point de Petit-Pérou (Les Abymes) , le cortège s’est retrouvé face à un barrage filtrant bien gardé et organisé par les forces de l’ordre. Certains militants, dont Elie Domota ont tenté de passer en avançant avec les bras en l’air mais la réaction des forces de l’ordre a été brutale en gazant ses manifestants de gaz lacrymogène et des fois en plein visage comme ça a été le car pour Domota qui a tenté de fuir pour pouvoir mieux respiré mais il a été plaqué au sol, menotté , puis emmené .

Pour Me Aristide : « Nous demandons l’ouverture d’une information judiciaire, pour identifier les uns et les autres, pour voir qui a fait quoi, mettre un nom sur les visages, identifier leur degré de responsabilité, parce que nous sommes persuadés qu’ils n’ont pas agi de façon spontanée et désintéressée dans le climat que l’on connaît »

Elie Domota est convoqué le 7 avril prochain, devant la justice, pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique sans ITT« .