La Guadeloupe sous pression

C’est en visioconférence que le Premier ministre a conduit la réunion prévue avec plusieurs élus guadeloupéens. En effet  ce dernier a dû s’astreindre à l’isolement après que l’une de ses filles âgée de 11 ans a été testée positive au Covid-19.

Le premier ministre a fait preuve de fermeté et a commencé son intervention par un appel au calme : « J’ai donné toutes les instructions pour que l’ordre républicain soit rétabli et j’ai envoyé sur place des forces supplémentaires. »  Il a ensuite réaffirmé qu’il n’était pas question de revenir sur l’obligation vaccinale pour les soignants « en Guadeloupe ou ailleurs ».  » La République doit protéger la population et notamment ceux qui œuvrent pour soigner et secourir. C’est pour cela que la loi a prévu une obligation de vaccination pour les soignants et pour les sapeurs-pompiers et pour eux seulement. »a-il ajouté.

« Jean Castex a affirmé vouloir répondre aux craintes des personnels soignants qui ne sont pas encore vaccinés. Il a annoncé la création d’une instance de dialogue « pour convaincre et accompagner individuellement chacun des professionnels concernés » .

Une mission du ministère de l’Intérieur sera également dépêchée dès demain en Guadeloupe pour examiner avec les pompiers les moyens « pour permettre les conditions de déploiement de l’obligation vaccinale.

« La priorité doit être au retour au calme mais l’exigence de fermeté doit s’accompagner d’un dialogue nécessaire pour comprendre nos concitoyens », a ajouté le Premier ministre. « C’est pourquoi j’ai décidé de créer les conditions pour répondre aux craintes des derniers professionnels soumis à l’obligation vaccinale. Un travail de pédagogie que nous devons poursuivre et intensifier dans le cadre d’une instance de dialogue dont nous avons décidé ce soir la création » pour « convaincre et accompagner individuellement et humainement les soignants concernés. »

Après l’intervention du Premier ministre, Max Mathiasin a pris la parole au nom des parlementaires présents pour déclarer entre autres : « Dès lors que les sapeurs-pompiers ont un test PCR négatif de moins de 72, ils s’engagent, ils se sont engagés d’ailleurs à reprendre le travail ». Il a également évoqué des « possibilités de reclassement » pour les personnels soignants qui ne pourraient pas ou ne souhaiteraient pas se faire vacciner.  Sans vouloir se substituer aux organisations syndicales, il ajoute : « La situation insurrectionnelle de la Guadeloupe personne ne s’y attendait. Il y a eu 2009, ça fait plus de 10 ans. On a vu une première réponse, c’est les tentatives de rétablissement de l’ordre. Mais il faut aussi commencer et continuer à traiter les problèmes de fond de cette société, par le dialogue. »

Les élus présents à Matignon ce lundi soir  : les parlementaires Victorin Lurel, Max Mathiasin, Olivier Serva, Justine Benin, Victoire Jasmin et Dominique Théophile, ainsi que le président de l’association des maires de Guadeloupe Jocelyn Sapotille, tout comme Guy Losbar et Jean-Philippe Courtois pour le Département. Le préfet Alexandre Rochatte, la députée Hélène Vainqueur-Christophe et le président de Région Ary Chalus ont, eux, participé en visioconférence.

Dans une action concertée, des dizaines d’activistes ont pris d’assaut les rues du quartier. Armés de scies électriques, certains n’hésitent pas à abattre des palmiers royaux pour en faire des entraves sur les routes.

Plus grave, ce sont ces coups de feu entendus ici et là tandis que des bandes organisées circulaient au pied des immeubles, des coups de feu en direction des forces de l’ordre qui auront eu fort à faire pour reprendre le contrôle du terrain.

Sur des images qui circulent sur les réseaux, on peut même voir l’organisation d’une véritable embuscade contre les policiers qui doivent alors se dégager. Ce samedi matin, on parle même d’un blessé par balle sans gravité parmi les manifestants. Il aurait été conduit au CHUG.

Mais Grand Camp est loin, d’être le seul souci des forces de l’ordre durant cette soirée. Ailleurs sur Baie-Mahault, les zones de Moudong et de Fond Sarail voient elles aussi des tentatives de rétablissement de barrages qui avaient été enlevées durant la journée.