La Guadeloupe sous pression

Depuis le 17 janvier, huit hommes ont été interpellés et 7 d’entre eux sont en détention provisoire. Parmi eux, un policier. Ils ont été arrêtés pour association de malfaiteurs en vue de commettre un ou plusieurs crimes commis en bande organisée.

Qui sont-ils ces hommes ?

Pour certains ils sont soupçonnés d’appartenir aux gangs qui auraient planifié et organisé les violences de novembre en Guadeloupe, pour d’autres, ils sont présentés comme des « grands frères », médiateurs auprès d’une jeunesse désœuvrée.

Pour Lucette Safar, mère de Oneel l’un des mis en examen, « Ce sont des Grands Frères tous les jours, ils tiennent la jeunesse, ils évitent que ça s’entretue. Bwana, un autre mis en examen, travaille comme médiateur à la Ville de Baie-Mahault. Il est membre du Conseil local de prévention de la délinquance, et très actif dans des associations d’aides aux plus démunis. Les autres suspects travaillent aussi dans des associations d’insertion, et mènent des actions de prévention de la violence dans des écoles.  »

Le député Olivier Serva , ne parle pas de gangs, mais de « grands frères » auquel il apporte son soutien, dans un communiqué qu’il a produit le 21 janvier. Tandis que Victorin Lurel appelle la justice à aller au bout de ce travail d’investigation.

Que les reproche-t-on ?
Les mis en cause sont soupçonnés d’avoir fomenté des exactions, en novembre, en vue notamment d’extorquer des fonds à des grands groupes, mais également à des élus via des subventions versées à des associations. Certaines des violences qui ont émaillé les manifestations populaires contre le pass vaccinal ont été « parfaitement planifiées et organisées », estime le procureur de la République à Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins

Demande de mise en liberté des « Grands Frères »

Ce jeudi 3 février 2022, la Cour d’appel de Basse-Terre doit examiner les demandes de remise en liberté de sept personnes placées en détention provisoire dans le cadre du dossier des émeutes urbaines qui se sont déroulées en novembre et décembre à Pointe-à-Pitre.

Cette audience s’est déroulée en visioconférence et durant une dizaine d’heures la Cour a étudié les dossiers des prévenus, constitués sur la base de longues écoutes téléphoniques, dont quelques extraits ont été lus par la procureur générale, Danielle Drouy-Ayral.
On parle d’exactions en vue notamment d’extorquer des fonds à des grands groupes et à des élus via des subventions versées à des associations pour des sommes allant de 3 à 9 millons d’euros.

La cour a décidé une mise en délibéré pour chacun de ces dossiers à demain vendredi.

Les Grands Frères maintenus en détention.

La décision est tombée ce vendredi matin 9h concernant la demande de liberté des Grands Frères. Les juges en appel ont maintenu les 7 suspects en détention provisoire.

Le traitement juridique du dossier délocalisé en Martinique.
La grande complexité du dossier, la présence d’un fonctionnaire de police du commissariat de Pointe-à-Pitre parmi les huit personnes mises en examen, l’imbrication avec le milieu politique économique et social guadeloupéen et le fait  que d’autres mis en causes restent à identifier et à interpeller, sont autant d’arguments qui poussent le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins à demander au juge d’instruction de se dessaisir au profit de de l’un de ses confrères de la juridiction spécialisée de Fort de France qui est l’une des 8 existantes en France. et qui couvre les Antilles Guyane.

Ce jeudi 10 février 2022, les militants du Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale s’étaient donné rendez-vous, à 9h00, devant le Centre hospitalier universitaire (CHU), point de départ d’une marche silencieuse. Une mobilisation en soutien aux personnels des établissements de santé suspendus, parce qu’ils ont refusé la vaccination contre la Covid-19.

Le cortège a fait plusieurs haltes la première à la rue Frebault, devant la sous-préfecture, puis devant l’hôpital Ricou où les force de l’ordre étaient présentes et n’ont pas hésité à mettre une chaine cadenassée sur la barrière devant les manifestants toujours silencieux. Il se rend ensuite au point de départ le CHU. Une prise de parole a été organisée avant la fin de la manifestation.

LES ÉCRITEAUX ONT LARGEMENT REMPLACÉ LE SON.

Denis Deloumeaux, employé administratif du CHU de 52 ans a décidé d’entamer une grève de la faim depuis le 12 fevrier 2022 pour protester entre autres contre l’obligation vaccinale et surtout contre la suspension des employés du CHU.
Embauché depuis le 18 Octobre 1992 il a été suspendu, le 27 octobre 2021 pour avoir simplement refusé de se faire vacciner. Ce père de 4 enfants avoue ne pas savoir combien de temps il pourra tenir mais ce dont il est certain c’est qu’il ira le plus loin possible. Pour l’instant il ne s’alimente qu’avec de l’eau salée ou sucrée.
il est bien soutenu par la population mais ne veut surtout pas avoir de visite de politiques : « Surtout ne m’approchez pas par respect pour ce que j’ai entamé » c’est le message qu’il adresse aux politiques

L’obligation vaccinale qui avait été adoptée le vendredi 3 septembre à l’unanimité par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, a été abrogée ce jeudi 24 février 2022. Le texte a été adopté par la commission permanente du Congrès, qui siège pendant les intersessions, par huit voix sur onze, une partie des non-indépendantistes s’y étant opposés. Environ cent cinquante militants antivax étaient rassemblés devant le bâtiment.