La Guadeloupe sous pression

La rencontre entre le ministre Sébastien Lecornu et l’intersyndicale semble bien mal engagée. Déjà le contour des discussions à venir sont floues mais en plus la grande question est de savoir : Qui sera autour de la table ? Le collectif exige que les trente représentants syndicaux soient présents tandis que pour le ministre pas question de recevoir tout le collectif : « C’est une réunion de travail que je souhaite et certainement pas une grand-messe pour faire de la communication »

Finalement se sont quatre représentants syndicaux de l’UGTG et FO qui sont allés à la rencontre avec le ministre, mais cela n’a pas duré très longtemps car le préalable du ministre était que les syndicalistes condamnent les tentatives d’assassinat contre des policiers et des gendarmes .
En réponse à ce préalable refusé par les syndicalistes, on assiste à une simple remise de « documents de revendication.

Pour la délégation syndicale le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu n’est pas venu pour négocier, mais parce qu’il a été forcé par le rapport de force qu’elle a installé.

 

 

 

Eu égard à l’attitude et aux propos tenus par le ministre des Outre-mer, notamment par voie de communiqué de presse ce jour, les élus de la Guadeloupe  déclinent en conséquence son invitation à une rencontre à 14 h 30.

Ary CHALUS président de la Région Guadeloupe

Tous les élus à l’unanimité, nous sommes prêts à rencontrer l’intersyndicale pour pouvoir négocier les points qui relèvent de notre compétence. Nous avons travaillé dessus, on mettra en place une méthode et nous allons continuer, il faut que nous puissions répondre à la Guadeloupe et par la suite sur d’autres points nous verrons avec l’Etat comment l’Etat peut nous accompagner à aller plus loin. Il y a des responsabilités par exemple sur l’eau, sur le transport, sur la jeunesse, nous avons des réponses à apporter. Nous avons beaucoup fait en matière d’eau, aujourd’hui la seule chose que nous voulons c’est que nous puissions régler nos problèmes entre guadeloupéen. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera pour nous.

Nous avons demandé à ce que le ministre puisse venir avec une délégation interministérielle. Il y a des problèmes sur l’emploi, sur la santé, sur l’économie sur l’agriculture aussi. Une délégation interministérielle pour que nous puissions faire des séances de travail. Il est très dommage que voilà cinq ans que le gouvernement est en place et nous n’avons eu aucune des ces séances, J’ai écrit à plusieurs reprises aux différents ministres, on n’a pas eu de réponse et bien aujourd’hui, il faudrait qu’il y ait une délégation interministérielle, je viens d’avoir Letchimy qui attend la même chose pour la Martinique.

Olivier SERVA député de la 1ère circonscription

Chaque situation est spécifique, vous avez vu que par exemple la Martinique a eu un report au 31 décembre parce qu’ils étaient en état d’urgence, nous on a dû attendre plusieurs temps de négociation pour cela. On l’a regretté puisque ce sont deux îles sœurs et faire un traitement différentiel n’avait pas de sens. Aujourd’hui le dialogue doit être noué dans des conditions de forme et de fond. La forme n’y est pas. Aujourd’hui quand on vient sur un territoire, on reçoit d’abord les élus pour commencer et ensuite quand ces élus ont demandé une interministérielle, on ne vient pas seul pour deux heures à discuter avec nous. Ce n’est pas une volonté claire de résoudre la crise, et puis on ne sort pas un communiqué parce que on n’a pas pu échanger avec les organisations syndicales en disant que finalement j’ai regardé rapidement les différents points et qu’il s’agit essentiellement de points relevant des collectivités locales, c’est faux.

Nous contestons ça énergiquement et ça nous ne pouvons pas l’accepter. En temps que responsables nous avons travaillé point par point sur les 31 points et nous avons des réponses que ce soit la Région, le Département, les  municipalités, les intercommunalités, les parlementaires, mais sur tous ces point, l’état aussi  a son mot à dire, je prends quelques exemples : le jeunesse ; nous voulons mettre sur le territoire des ambassadeurs de la jeunesse pour aller au plus près de ces jeunes pour qui il y a des dispositifs mais qui sont méconnus, mal connus, mal utilisés, mal consommés. Et bien sur la rénovation de l’habitat aujourd’hui la région et la département ont décidé de pouvoir intensifier ces rénovations sur le territoire mais l’état par le biais de la DEAL a son mot à dire, et bien aujourd’hui on veut plus de concertation et plus de moyens concrètement. Enfin sur l’eau, la région et le Département, sur quelque chose qui ne relève pas de leurs compétences, ont mis en place plus de 200 millions d’euros. Qu’a fait l’état ? pas assez à notre avis Nous demandons très clairement qu’il puisse garantir des prêts pour pouvoir mettre en place l’assainissement qui est un scandale sanitaire. Donc en clair nous demandons de la forme et du fond.