La Guadeloupe sous pression

Pas d’avancée majeure hier à l’issue de la réunion entre les élus et l’intersyndicale dans une salle de la Faculté de Droit de  l’Université des Antilles à Fouillole.  Toutes fois deux points ont été acté : la nécessité d’élaborer un accord de méthode et la demande à nouveau de la venue d’une délégation interministérielle pour négocier.

Le collectif a promis de remettre aux élus au plus tard demain matin, un projet d’accord de méthode actualisé par rapport à toutes les modifications  en rapport à tous les récents évènements passés.

Pour Elie DOMOTA : « S’il n’y a pas de délégation ministérielle, il ne peut pas avoir de négociation, autrement c’est de la littérature qu’on fera. Nous leur avons bien fait comprendre que contrairement à ce qu’a dit Lecornu, la quasi-totalité des points qui sont dans le protocole relève également de l’intervention de l’Etat. »

Pour Ary CHALUS : » Nous sommes prêts à répondre, je le dis, sur la plupart des revendications qui relèvent de notre compétence en matière d’emplois pour les jeunes, sur l’eau, sur le transport, sur la vie chère et je le dis encore que personnellement on ne peut pas accepter que des familles soient privées de salaire, de sanctions, il faut que l’état trouve  un moyen par rapport à l’éloignement de la Guadeloupe. « 

En attendant le collectif a appelé au renforcement de la mobilisation.

La nuit dernière semble avoir été calme, dans l’archipel. D’après la préfecture, on peut noter tout de même que de nouvelles interpellations ont eu lieu, sur la voie publique, au cours de la nuit, dont trois pour suspicion de vol de carburant et un pour refus d’obtempérer.

Les barrages levés par les forces de sécurité, n’ont pas été réinstallés ce qui permet à la population de mieu circuler sur l’arcipel. C’est à Sainte Rose que la circulation reste encore difficile, voiremême impossible à certains endroits . Les habitants de cette commune sont pris en étau, entre les barrages de La Boucan et celui de Sainte-Marie/La Ramée, sans compter plusieurs autres, placés entre ces deux principaux sites occupés par les barricadiers.
En Grande-Terre, les points de blocages de Perrin/Les Abymes et Marieulle/Morne-à-l’Eau subsistent.

Couvre-feu différencié

En Guadeloupe, le préfet a prorogé le couvre-feu, jusqu’au mardi 7 décembre prochain, de 18h à 5h.
La mesure concerne toutes les communes de la Grande-Terre et de la Basse-Terre, à l’exception d’Anse Bertrand, Saint-Claude, Trois Rivières, Vieux Fort et Vieux Habitants.

C’est devant la mairie de Capesterre-Belle-Eau que le cortège s’est rassemblé.  Le parcours prévu : départ mairie de Capesterre, direction Rond-Point de la Kassaverie et revenir dans les rue de la commune. Ils étaient nombreux à avoir répondu à cet appel au rassemblement, des soignants, des pompiers, des jeunes, des moins jeunes, mais aussi la plupart des leaders syndicaux du collectif des associations.
Les soignants distribuaient des tracts pour expliquer à la population leur position qu’ils résument en un slogan en créole « nou dérow san lagen »  une allusion aux suspensions qui touchent  un certain nombre de soignants qui ont refusé de se faire vacciner pour pouvoir exercer leur métier.

Après 1/2 heure de marche, le cortège était en face du stade de la commune, et avançait au rythme de ce qu’il est convenu d’appeller l’hymne de cette mobilisation: « Yo armé, nou pa armé ».

Arrivée au rond-point de la Kassaverie, le cortège s’arrête, une halte plus ou moin longue qui provoqua un embouteillage conséquent. Finalement les manifestants ont décidés de faire une 2ème fois le tour du rond-point puis un 3ème,  histoire de prolonger l’attente des automobilistes, avant de rejoindre les rues du bourg.

Maïté le secrétaire général de l’UGTG « On a bien compris qu’ils essaient de diaboliser notre manifestation et ils essaient de faire comprendre au gens que nous avons faibli et que personne ne croit encore en ce mouvement, mais c’est faux, lorsque vous êtes sur le terrain, lorsque vous marchez dans la rue, lorsque vous rencontrez les jeunes et bien vous avez la preuve que la population est avec vous, que la population vous soutient, et plus le peuple vous dit tenez, ne lâchez rien, n’entrez pas le jeu de ces gens là parce que là c’est notre vie qui est en jeu et il faut qu’on trouve une solution à tous les problèmes que nous avons dans le pays, donc oui la mobilisation continue, elle s’intensifie et nous continuerons jusqu’à ce que nous nous asseyons pour négocier avec les élus , avec l’état, pour qu’on puisse prendre des engagements fermes et nous sommes déterminés. »